Etemenanki, fragment VII |
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Retrouvé parmi les papyrus d'Oxyrhynque, ce fragment de texte grec fut longtemps attribué à Hérodote. Les études récentes démontrent sans équivoque que sa rédaction est antérieure et l'on peut supposer que l'auteur des Histoires s'en inspira. Le texte lui-même, dont le début est manquant, est considéré comme une traduction de plusieurs tablettes sumériennes des IIe ou IIIe dynasties. Bien que les similitudes avec la Stèle d'Eanna, marquant à l'origine l'entrée du grand complexe sacré de la ziggurat d'Anu, à Uruk, soient nombreuses, il ne fait aucun doute que le présent fragment évoque E-temen-an-ki — littéralement, "maison de fondement du Ciel et de la Terre" —, plus connue sous l'appellation sémitique de Tour de Babel. [...] Nourris d'étoiles, ignorant la mort, Ils bâtirent des tours d'argile et de poussière, Les unes sur les autres, Suivant les plans et les désirs de la déesse. [1] Promesses d'éternité, De chambres au nombre infini, Hypogées silencieuses, Et jardins de pierre. Mémoire d'une mère, Des plus hautes terrasses, Aux replis les plus profonds, Ce n'est pas l'aube qu'on attend, mais l'oubli. Voici la demeure de Marduk. [2] Comme l'âme doit passer par nos lèvres Et nos mains se couvrir de galets, Ainsi va la vie au vent. Le temps par lui-même ne compte pas. Dans l'indifférence de l'aube, Et la blancheur du désert, Seules les larmes d'Inanna creusent les sables. 1. Il s'agit sans nul doute d'Innana, citée plus bas dans le texte, divinité féminine dont le culte était principalement célébré à Uruk. 2. Dieu tutélaire de Babylone, également nommé Bêl, "le Seigneur", au sommet du panthéon babylonien. Traduction K. Yassim, d'après les travaux de Sophie Khan.
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